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Version 4 - Juge - Juge Lin (Viane Lin) - Assesseur (Les prévenus (M.…

- - - - Question 1 : pourquoi témoignez-vous aujourd hui pour les parents de Tim ? Vous regrettez vos agissements à son égard ? Oui, je regrette énormément d avoir agi ainsi envers Tim. J ai été idiot, mauvais, alors que ce n est pas moi dans le fond. Je suis d ailleurs allé présenter mes excuses aux parents de Tim le jour de l enterrement.
      - Question 2 : en tant qu'élève, que pensez-vous de M. Wenger ? Je l aimais bien mais je n ai vraiment pas apprécié qu il devienne leader de la Vague. Je trouvais qu il prenait trop d importance, se donnait trop d importance. C est aussi pour ça que je témoigne pour les Stoltefuss aujourd hui. Moi c est le mouvement la Vague que j aimais, pas M. Wenger particulièrement. Je ne veux pas montrer mon soutien à ce professeur car je pense qu il nous a laissés aller trop loin.
      - Question 3 : quelle était votre implication dans le mouvement ? J avais imprimé les stickers de la Vague. Après, comme tout le monde, j ai essayé d étendre le mouvement à travers le lycée puis la ville. A travers des actions un peu folles souvent. Nous sommes allés trop loin et je le regrette.
    - - Question 1 : êtes-vous très impliquée dans l éducation de vos enfants ? Suivez-vous leur scolarité de près ? Oui, je suis très impliquée dans l éducation de mes enfants, j espère qu ils auront un bel avenir. Je veille toujours à ce que leur travail soit fait, et ce depuis qu ils sont petits. Heureusement, Caro est une enfant très raisonnable alors que Léon est beaucoup plus incontrôlable, colérique, impulsif, toujours dans le confit.
      - Question 2 : quels sont vos rapports avec Caro ? Vous entendez-vous bien ou êtes-vous plutôt dans le conflit ? Je m entends très très bien avec Caro. Nous avons beaucoup de complicité, je peux lui parler de plein de choses et elle aussi peut le faire avec moi. Heureusement, d ailleurs, car cela lui a rapidement permis de prendre conscience de la dangerosité de la Vague !
      - Question 3 : avez-vous d une quelconque façon encouragé votre fille Caro dans sa lutte contre la Vague ? Si oui, que l avez-vous encouragée à faire ? Oui déjà, je lui ai parlé dès les débuts de la Vague. C est comme ça qu elle a pris conscience, je crois, qu il fallait quitter ce mouvement. Puis je l ai j'ai encouragée à lutter contre la Vague en lui donnant des idées pour son article contre la Vague, en lui donnant aussi des idées d actions à faire pour lutter contre le mouvement, comme faire de l éducation auprès des élèves en passant dans les classes pour les avertir de ne pas adhérer au mouvement...
    - - Question 1 : connaissiez-vous bien Tim Stoltefuss ? Quels étaient vos rapports avec lui ? Je ne le connaissais pas hyper bien mais j avais quand même essayé de lui parler une fois pour le mettre en garde contre la Vague. Il n avait pas vraiment apprécié que je lui parle.
      - Question 2 : ne trouviez-vous pas que son implication dans le projet était excessive ? Avez-vous essayé de l'en avertir ? Oui je trouvais qu il allait trop loin. J avais entendu dire qu il avait une arme et qu on ignorait si c était une vraie ou une fausse. Qu il avait escaladé un échafaudage aussi pour la Vague. Il ne se contrôlait plus et comme il avait la réputation d être fragile, il me faisait peur...
      - Question 3 : quels étaient vos rapports avec Caro avant toute cette histoire ? Qu est-ce qui vous a encouragée à l aider à lutter contre la Vague ? Avant que Caro et moi parlions de notre point de vue similaire sur toute cette histoire, je ne la connaissais pas vraiment. Je la voyais au journal et je savais comme tout le monde qu elle sortait avec Marco. Ce qui m a encouragée à l'aider c est que j ai vraiment senti qu elle voulait elle aussi lutter contre le mouvement. Il fallait l aider, ne pas la laisser seule. C était lourd à porter comme combat. En plus, elle était en train de perdre son petit ami, ses amis...
    - - Question 1 : lorsque vous avez quitté la Vague, vous avez subi des pressions aussi. Pourquoi ne pas y avoir cédé ?
        J ai subi des pressions mais en ayant quitté la Vague, j ai pu suivre l évolution du mouvement et me rendre compte des excès de ce dernier. Je n ai pas cédé aux pressions car celles-ci, au contraire, renforçaient mon engagement contre le mouvement.
      - Question 2 : avez-vous le sentiment d avoir fait tout ce qui était en votre pouvoir pour prévenir des dangers du mouvement ? Regrettez-vous aujourd hui certains de vos agissements ou non agissements à l égard de la Vague ?
        J ai l impression d avoir fait tout ce qui était en mon pouvoir mais j aurais dû agir plus tôt. Je regrette d avoir adhéré à la Vague au départ. En même temps, cela m a permis de connaître le mouvement de l intérieur et de mieux agir par la suite. Je pense que j aurais cependant dû aller plus loin encore, avertir l Education nationale sans doute.
      - Question 3 : qu auriez-vous à reprocher aujourd hui à M. Wenger et Mme Kohlhage dans toute cette histoire ? Pourquoi ?
        Je reproche à M. Wenger de ne pas avoir arrêté la Vague plus tôt. Il était conscient que le mouvement était allé trop loin. Pourtant, il n a pas réagi. Mme. Kohlhage est pour moi moins coupable que M. Wenger. Elle a au moins essayé de le raisonner. Mais elle n a pas non plus tapé assez fort du poing sur la table pour avertir M. Wenger d arrêter le mouvement.
  - - - Question 1 : à votre connaissance, quels sont les rapports de votre fille Caro avec Bomber ? Caro s entendait bien avec Bomber avant la Vague. Puis ce projet les a fortement éloignés ! Mais aujourd hui, ils communiquent à nouveau. Caro a de la peine pour Bomber, et je sens qu elle s en veut de ne pas avoir agi encore plus fort et surtout plus vite contre le mouvement.
      - Question 2 : que ressentez-vous aujourd hui, à l égard de M. Wenger ? De la colère ? Et à l égard de la famille Van Strate ? Je suis à la fois en colère contre M. Wenger car il n a pensé qu à lui et pas aux conséquences de son projet, ni aux répercussions sur les élèves. Mais en même temps, je me dis que l erreur est humaine, et que jusqu à présent, il était un bon professeur. Bizarrement, je témoigne pour les Van Strate car j ai de la peine pour leur fils et que je les aime beaucoup, mais je ne suis pas profondément remontée contre M. Wenger.
      - Question 3 : le Vague créait-elle des conflits à la maison entre vos deux enfants (celui qui était contre et celui qui était pour le mouvement) ? Oui, mes deux enfants étaient très tendus depuis ce projet. Déjà que ça n a jamais été la grande entente entre eux, mais depuis la Vague, c était pire. Caro essayait de mettre Léon en garde et Léon de convaincre Caro que la Vague était un super projet. Et le ton montait très vite entre eux deux. Un jour, je me souviens, Léon a même frappé sa soeur. Une gifle... pas forte mais de quoi choquer Caro !
    - - Question 1 : de manière générale, vous entendez-vous bien avec votre mari ? Outre le fait que nous nous sommes éloignés fortement ces derniers temps à cause de la Vague, notre relation n était plus au beau fixe depuis quelques nombreux mois déjà. Lorsque tout allait bien entre nous, Rainer était un mari adorable et attentionné, bien que très pris par son travail, ce qui me peinait quand même. C est cette expérience qui l a changé après, l a rendu plus agressif...
      - Question 2 : des élèves sont-ils venus vous voir pour se plaindre du mouvement la Vague ? Oui quelques élèves sont venus se plaindre, mais pas de la Vague en tant que telle, plutôt des agressions qui ont eu lieu au sein de l établissement ou en dehors à cause de la Vague. Je les sentais perdus. Ils s étaient investis dans un projet qui leur tenait à coeur mais ne comprenaient pas pourquoi beaucoup sombraient dans la violence...
      - Question 3 : comment décririez-vous les rapports de votre mari avec ses élèves en général ? Je ne peux pas le nier, Rainer est un très bon enseignant, qui s’entend très bien avec ses élèves et s’investit beaucoup pour eux. Si c’est ce qui a sans doute permis aux élèves d’adhérer rapidement au projet de la Vague, c’est aussi peut-être ce qui a perdu Rainer. Il savait qu’il avait de l’influence sur eux, et qu’il se retrouve leader du mouvement l’a investi d’une mission encore plus grande à leur égard, sauf qu’elle est devenue ingérable et l’a dépassé.
    - - Question 1 : des élèves sont-ils venus vous voir pour se plaindre du mouvement la Vague ? Aucun. En revanche, j entendais des bruits de couloir. Certains élèves se plaignaient des violences liées à la Vague... Ils s inquiétaient, ce qui est bien normal. Je ne comprends pas que M. Wenger et Mme Kohlhage ne soient pas intervenus davantage d ailleurs. Les violences semblaient se répéter un peu trop souvent sans que rien ne bouge...
      - Question 2 : que pensez-vous de Mme Kohlhage en tant que directrice de l établissement ? Trouvez-vous qu elle a bien agi dans toute cette histoire ? Mme Kohlhage est une directrice à laquelle j ai beaucoup de choses à reprocher. Elle a très mal agi car elle aurait dû davantage se préoccuper de cette histoire et se rendre compte qu'après les plaintes de certains parents, elle aurait dû intervenir plus fermement auprès de Wenger. Mais cela ne m étonne qu à moitié. J 'avais déjà remarqué des négligences de sa part dans la façon de gérer l 'établissement, comme lorsqu elle gardait des élèves à problèmes.
      - Question 3 : avez-vous senti l ambiance de l établissement changer après la création du mouvement la Vague ? En bien ou en mal ? Oui, c est un fait que les élèves étaient plus disciplinés dans l ensemble mais ils étaient aussi presque devenus des robots, et je trouvais ça très dommage. Je viens enseigner à des êtres humains, pas à de petits soldats ! Ils ne vivaient plus que pour leur mouvement et à travers leurs mouvement, cela devenait malsain. Et puis en plus, au bout d un moment, les violences ont commencé à apparaître... Alors là, l ambiance est devenue tout simplement exécrable ! Les élèves se couraient après dans les couloirs, se criaient dessus, s insultaient. Jamais je n avais vu le lycée Wagner dans une telle effervescence !
    - - Question 2 : dans quel était psychologique êtes-vous aujourd'hui par rapport au suicide de votre camarade et toute cette folie qu'a été la Vague ? Je me sens très mal. Je vis très mal cette situation. L'un de mes meilleurs amis, Bomber, est gravement blessé et va mal. Quant à TIm, j'étais en train de devenir amie avec lui et ça me fait vraiment mal de l'avoir perdu. Je regrette de ne pas avoir su voir avant à quel point c'était un garçon super. Ultra sensible et vraiment gentil !
      - Question 3 : certains de vos camarades ont-ils essayé de vous avertir des dangers du mouvement à part Caro Jeljouli et Mona Nourel ? Racontez-nous ce qu'ils vous ont dit. Oui un seul autre, à part Caro et Mona, a essayé de m'avertir au lycée mais j'ai refusé de l'écouter. Il n'est pas ici aujourd'hui. C'est un surveillant avec lequel j'ai discuté un jour. Il trouvait que l'ambiance au lycée avait changé depuis la création de la Vague, que les élèves étaient beaucoup plus difficiles à contenir qu'avant. Tout ça ne lui plaisait pas. Il m'avait dit de faire attention mais je n'ai pas tenu compte de ce qu'il me disait.
      - Question 1 : pourquoi avez-vous rejoint la Vague ? Qu'est-ce qui vous a attirée particulièrement dans ce mouvement ? Au début, c'était le fait que nous soyons tous réunis tout à coup. Jamais je n'avais ressenti une classe aussi unie ! C'était super agréable à vivre et je me sentais super motivée à l'idée de retrouver mes copains, d'agir ensemble pour de bonnes valeurs. Après, j'aimais bien le fait qu'on se sente tous très forts, comme si rien ne pouvait nous atteindre. Cette sensation de pouvoir, c'était très agréable. Maintenant, je comprends à quel point c'était malsain.
- - - - Question 1 : quels rapports M. Wenger entretenait-il avait ses élèves ? De bons rapports. Il était à notre écoute et savait se faire respecter. C est un prof que j ai toujours apprécié. L ensemble des élèves d ailleurs l aimaient beaucoup.
      - Question 2 : aviez-vous déjà eu M. Wenger comme professeur ? Oui et je l avais vraiment apprécié. Ses cours étaient plein d idées, originaux, motivants. C est un professeur qui s investit énormément dans ses cours et cela se ressent.
      - Question 3 : êtes-vous, dans l'ensemble, plutôt satisfaite de votre scolarité au lycée Wagner ? Considérez-vous que ce soit un bon lycée ? Pourquoi ? Oui je trouve que c est un bon établissement. Le niveau est bon et il y a toujours plein de projets, de voyages mis en place. On apprend beaucoup dans ce lycée, et les profs sont dans l'ensemble très intéressants.
    - - Question 1 : lorsque M. Wenger a eu l idée de lancer le mouvement la Vague, qu en avez-vous pensé ? J ai trouvé que c était une super idée même si sur le coup, je n ai pas tout compris. Nous qui étions habitués à être plutôt cools aux cours de M. Wenger, tout à coup, nous devions nous mettre debout sur ses ordres, faire un signe de salut et tous porter une chemise blanche. Mais j ai fini par trouver ça marrant et encourageant de voir que nous étions désormais tous sur la même longueur d'onde.
      - Question 2 : à quel moment les choses ont-elle commencé à dégénérer au lycée avec la Vague ? Cela ne vous a-t-il pas fait peur ? Les choses ont commencé à dégénérer quand Marco et Lorie se sont battus au match de water-polo je crois. Mais j avais déjà entendu parler de diverses actions violentes commises au nom de la Vague. J ai eu un peu peur mais en même temps, je n avais jamais eu, personnellement, de souci à cause de la Vague donc je ne me suis pas intéressée plus que ça aux soucis. Je pensais que c était passager, que quelques élèves prenaient leur rôle un peu trop au sérieux.
      - Question 3 : comment Mme Kohlhage a-t-elle réagi alors ? A-t-elle communiqué avec vous pour vous rappeler que vous ne deviez pas sombrer dans la violence ? Oui elle est quand même passée dans les couloirs, je me souviens et lorsqu'elle nous a vus, elle nous a touché deux mots du projet. Je crois qu elle commençait à s inquiéter de certains événements mais ne nous l a pas montré. Je crois qu elle ne voulait surtout pas nous influencer d une quelconque façon.
    - - Question 1 : à quel degré étiez-vous impliqué dans le mouvement ? Qu y faisiez-vous ? Quel était votre rôle ? J étais un membre important au sein de la Vague, je la défendais et je veillais à garantir son existence. J assurais la sécurité parfois, lorsqu il y avait des rassemblements. Je distribuais aussi des tracts, je collais des stickers à l effigie de la Vague. Plusieurs actions dans le genre. J étais très actif.
      - Question 2 : les comportements violents des adhérents à la Vague ne vous ont pas inquiété ? Avez-vous participé à certaines de ces violences ? Oui j ai participé à certaines de ces actions mais je ne les trouvais pas inquiétantes. Pour moi, elles étaient motivées uniquement par la Vague et le fait qu il fallait faire exister le mouvement. J ai continué car, pour moi, c étaient de bonnes choses. La fin justifie parfois les moyens selon moi.
      - Question 3 : selon vous, M. Wenger a-t-il encouragé d une quelconque façon ces comportements violents ? A ma connaissance, M. Wenger ne s exprimait pas à ce sujet. Les élèves avec qui je suis ami et qui adhéraient à la Vague ne m ont jamais dit quoi que ce soit dans ce sens. Je pense surtout que ce sont les élèves qui se sont emballés.
    - - Question 2 : aviez-vous remarqué un changement de comportement chez votre professeur suite à la création du mouvement ? Pourquoi ? Oui, M. Wenger s'était pleinement investi de son rôle de leader mais pour moi, rien d'anormal là-dedans. Il fallait que lui aussi joue le jeu sinon comment nous emmener dans son expérience de façon convaincante ? En plus, ça nous motivait encore plus de voir que lui aussi jouait le jeu. Il n'a jamais eu besoin d'en faire trop parce qu'à la base, c'est un prof très apprécié dans l'ensemble. Donc nous l'avons facilement suivi.
      - Question 3 : au début, pourquoi ne vouliez-vous pas intégrer le mouvement en ne portant pas la chemise blanche ? Quel était votre ressenti à ce moment-là ? Je voulais juste prendre un peu mon temps avant de rentrer dans ce mouvement, observer un peu comment les choses se passaient. Et puis c'est vrai qu'avec mon look gothique auquel je tiens particulièrement, me mettre soudainement à porter une chemise blanche, ça me faisait trop bizarre. Mais après, quand j'ai voulu rentrer dans le mouvement, j'ai finalement trouvé ça sympa de la porter et qu'on se ressemble tous ! Il n'empêche qu'une fois le mouvement arrêté, j'ai immédiatement retrouvé mon look gothique. Il me colle à la peau je crois.
      - Question 1 : dans la Vague, diriez-vous que vous faisiez partie des leaders ? Pourquoi ? Quelque part, oui. Parce que même si je suis arrivée plus tard que les autres dans le mouvement, en créant le site internet, j'ai apporté un vrai plus à la Vague. Et puis je sortais souvent faire quelques expéditions en ville pour la Vague, comme de la distribution de tracts, du recrutement pour le mouvement à la sortie des lycées...
  - - - Question 1 : connaissiez-vous M. Wenger avant ce cours sur l autocratie ou était-ce la première fois que vous l aviez comme professeur ? Que pensez-vous de lui en général ? Oui je le connaissais même avant car c était mon prof de water polo. Et puis je l ai eu en Seconde et je l ai adoré à l époque. Ses cours étaient passionnants, motivants, plein d idées. Et il a toujours eu de très bons rapports avec ses élèves.
      - Question 2 : où étiez-vous au moment du drame ? Dans la salle avec tout le monde. Plutôt proche de la scène. Quand Bomber s est fait tirer dessus, je me suis précipité pour le soutenir. Le pauvre avait du sang partout ! Peu après, j ai entendu un autre coup de feu et j ai vu Tim tomber à terre, le crâne explosé. Quel choc !
      - Question 3 : aujourd hui, diriez-vous toujours que M. Wenger est un professeur auquel élèves et parents peuvent faire confiance ? Oui, sincèrement. Je pense qu il ne faut pas lui en vouloir pour tout ça. Au fond, il nous a énormément appris. Si certains élèves n ont pas su se contrôler, ce n est pas sa faute, il n a jamais encouragé toute cette violence !
    - - Question 1 : où étiez-vous au moment du drame ? Racontez-nous ce que vous avec vu et entendu. J étais dans l amphithéâtre, à la réunion de la Vague à laquelle M. Wenger nous avaient tous convoqués la veille. Mais au moment où tout a vraiment dégénéré, j étais sortie car j ai reçu un appel de ma mère et je voulais lui répondre sans déranger tout le monde. Quand j ai entendu les coups de feu, j ai raccroché rapidement et me suis précipitée dans la salle. Il était déjà trop tard. Tout le monde était choqué, il régnait un silence comme jamais...
      - Question 2 : M. Wenger a-t-il cherché, d une quelconque façon, à encourager l ensemble des élèves à adhérer à son mouvement ? Au début, évidemment, pour que son expérience fonctionne, il était utile qu il y ait du monde donc il nous a motivés à le suivre. Mais après, il a laissé les choses se faire. Nous étions tous très motivés, il n avait pas besoin d intervenir outre-mesure. Les élèves se chargeaient seuls de recruter des membres. Evidemment, tout ça faisait partie des actions à faire pour que la communauté se sente forte.
      - Question 3 : selon vous, qu est-ce que la Vague a apporté de positif au sein du lycée ? Et de négatif ? Pourquoi ? Elle a permis à des élèves qui ne se parlaient jamais habituellement de se réunir. Elle a apporté de vraies valeurs positives comme la discipline, la rigueur, la solidarité. La seule chose que je trouve négative, c est la violence qu elle a engendrée parfois, et évidemment, la fin tragique.
    - - Question 1 : où étiez-vous au moment du drame ? Racontez-nous ce que vous avez vu et entendu. J'étais dans l’amphithéâtre avec tous les membres de la Vague. M. Wenger nous vantait les mérites de cette expérience jusqu à ce qu il nous annonce que nous allions arrêter la Vague. Mais Tim a surgi sur la scène. Il avait l air abattu, très perturbé. Je me souviens qu il a dit que la Vague était sa raison d être avant de tirer sur Bomber puis de mettre fin à ses jours.
      - Question 2 : êtes-vous fière, aujourd hui, d'avoir participé à ce mouvement ? Pourquoi ? Bien sûr que je ne suis pas fière d avoir participé à ce mouvement étant donné les violences qu il a engendrées et la fin tragique que nous connaissons. Mais la Vague a le mérite de nous avoir appris comment l Allemagne, il y a quatre-vingt ans, a pu accepter le régime nazi. Un régime totalitaire peut revenir à tout moment, c est aussi ce que nous a appris cette expérience. Je me rappelle que M. Wenger nous avait dit, le jour du drame, que s il demandait à un élève de torturer Marco, il l aurait fait, tellement il était embrigadé par le groupe. Cette expérience m a vraiment ouvert les yeux !
      - Question 3 : si c était à refaire, le referiez-vous ? Que changeriez-vous ? Si c était à refaire, je pense que je ne le referais pas. Cela nous a fait aussi tellement de mal ! Je me suis disputée avec ma meilleure amie, j ai osé sortir avec son petit copain, des violences ont été perpétrées et un élève est mort et l autre blessé. Cependant, l idée est excellente et très éducative. Je pense qu il faut la faire sur des adultes responsables.
    - - Question 1 : quel était votre rôle au sein de la Vague ? Avez-vous apprécié cette expérience ?
        Je faisais plus de choses au nom de la Vague comme recruter des adhérents ou propager la Vague à travers la ville pour faire connaître le mouvement. J ai adoré cette expérience que nous avons tous vécue ensemble, dans une cohésion de groupe exceptionnelle.
      - Question 2 : lorsque vous avez commencé à constater les débordements liés à la Vague, avez-vous essayé d en discuter avec M. Wenger ou avez-vous gardé le silence ? Pourquoi ?
        Si par débordements, vous entendez des actions dites violentes, non, je n en ai pas parlé à M. Wenger tout simplement parce que je faisais partie de ces actions et qu en plus, je ne voyais pas pourquoi aller lui en parler puisque nous faisions ça pour la Vague donc pour le mouvement qu il avait créé.
      - Question 3 : et vous pensez que vos actions violentes étaient justifiées ?
        Oui, pour moi, c était de bonnes choses. La fin justifiait les moyens : il fallait étendre le mouvement et pour ça, peu importe ce que nous devions faire. Vous savez; lorsque vous êtes porté par l élan de groupe et que vous êtes convaincu que ce que vous faites est bon, nous ne réfléchissez pas, vous agissez, c est tout ! Parfois, il faut arrêter de se poser des questions et foncer.
- - - - Question 1 : aujourd’hui, en voulez-vous à Tim Stoltefuss d’avoir blessé si gravement votre fils ou plutôt à M. Wenger et Mme Kohlhage d’avoir laissé cette expérience exister et aller aussi loin ? Je n’en veux pas à Tim. C est un mineur et il avait une personnalité fragile, ce qui fait qu’il a adhéré à la Vague très facilement. Je trouve que M. Wenger ainsi que Mme Kohlhage auraient dû faire très attention aux élèves comme Tim, et assurer la protection de chacun d’eux en surveillant la situation.
      - Question 2 : votre fils était-il ami avec Tim Stoltefuss ? Que disait-il de lui ? Mon fils aimait bien Tim. Il le trouvait attachant et sensible. Mais il le trouvait aussi très étrange et impulsif. Il me disait qu’il n arrivait parfois pas à se maîtriser, autant physiquement que mentalement. Il m a même appris un jour qu il avait vendu de la drogue à d autres élèves, chose que j ai trouvée très inquiétante.
      - Question 3 : en tant que parent, avez-vous toujours été satisfaite de la scolarité de votre fils au sein du lycée Wagner ? Que pensez-vous de cet établissement ? Avant que l expérience de la Vague ne soit mise en place, je trouvais que le lycée Wagner offrait une scolarité plus que convenable à mon fils. J en étais très satisfaite et je trouvais les professeurs sérieux et impliqués dans leur travail. Je pense que ce lycée était organisé, et surtout qu il représentait beaucoup pour mon fils, car chaque jour, il retrouvait ses camarades et des professeurs qu il appréciait. Je trouve donc très dommage que ce drame soit arrivé là-bas. Aujourd hui, je n ai pas retiré Bomber de l établissement car je ne veux pas ajouter à son traumatisme en le changeant de lycée. Mais si je vois qu il continue d aller aussi mal, je finirai par le faire.
    - - Question 1 : aujourd hui, en voulez-vous à Tim Stoltefuss d avoir blessé si gravement votre fils ou plutôt à M. Wenger et Mme Kohlhage d avoir laissé cette expérience exister et aller aussi loin ? Je pense que tout ça est de la faute de M. Wenger car Tim et Bomber étaient tous les deux sous sa responsabilité. Il serait trop facile aujourd hui d en vouloir à un adolescent qui n était pas en âge de comprendre tout ce qu il vivait. L arrêt brutal de la Vague était le coup de trop pour Tim...
      - Question 2 : votre fils était-il ami avec Tim Stoltefuss ? Que disait-il de lui ? Mon fils me parlait peu de ses relations avec ses camarades. Mais il m a semblé entendre plusieurs fois le prénom de Tim à la maison. Il était question d un gentil garçon mais imprévisible, fragile, peu sécurisant parfois...
      - Question 3 : en tant que parent, avez-vous toujours été satisfait de la scolarité de votre fils au sein du lycée Wagner ? Que pensez-vous de cet établissement ? Je me préoccupais plutôt à la carrière sportive de Bomber et ne me préoccupais pas trop de sa scolarité ni de ses relations au lycée. C’est sa mère qui est plus attentive à tout ça. Mais avec cet incident je vais devoir repenser à tout ça. Pour moi, le lycée Wagner n est pas un mauvais lycée en soi mais je ne pense pas y laisser mon fils l an prochain. Trop de mauvais souvenirs pour lui là-bas, et quand je vois dans quel état il est aujourd’hui, je ne suis pas sûr que l y laisser l’an prochain soit une bonne idée.
  - - - Question 1 : comment était Tim lorsqu il était plus jeune ? Avait-il beaucoup d amis à l école ? S entendait-il bien avec son grand frère ? Quand il était plus jeune, il n était pas très différent : toujours aussi timide, il n avait pas beaucoup d amis... Et il ne s entendait pas très bien avec son grand frère. En fait, ils ne se parlaient presque pas et lorsqu ils le faisaient, c était pour se disputer. Mais Tim était toujours dans le confit, il cherchait le conflit. Son grand frère était beaucoup plus calme mais parfois, il craquait, c’est normal.
      - Question 2 : saviez-vous que Tim s’inventait une sœur au lycée ? Non je n’en n’avais pas le moindre idée. Je ne sais pas pourquoi il faisait ça. Peut-être pour faire l’intéressant. Je sais cependant qu’il avait toujours rêvé d’avoir une petite sœur ou un petit frère. Tim pouvait être très protecteur et affectueux quand il le voulait, même si c’était rare. Je pense qu’il aurait aimé avoir une petite sœur ou un petit frère à protéger, dont prendre soin. Sans doute pour se sentir exister.
      - Question 3 : avez-vous déjà fait suivre Tim par un pédopsychiatre pour surveiller sa fragilité émotionnelle ? Non car je ne pensais pas qu’il en avait besoin. Je voyais juste qu’il était timide et un peu seul, mais je n’avais pas la moindre idée qu’il avait un problème, que sa fragilité pouvait s’avérer dangereuse, et j’avoue que ça me rend triste de ne pas avoir pu l’aider, de ne pas avoir su voir qu’il aurait fallu faire plus pour le sortir de son mal-être.
    - - Question 1 : comment était Tim lorsqu il était plus jeune ? Avait-il beaucoup d amis à l’école ? S entendait-il bien avec son grand frère ? A ma connaissance, Tim était un garçon qui n avait jamais su se faire beaucoup d amis, dès tout petit. Il n était pas dans une relation très fluide avec son grand frère non plus, ils se disputaient souvent tous les deux. Je crois que Tim agaçait son frère comme il m agaçait et agaçait ses camarades.
      - Question 2 : saviez-vous que Tim s inventait une sœur au lycée ? Non, je ne le savais pas. J ignore pourquoi il a fait ça. Sans doute pour se faire remarquer. Ce n était pas la première fois qu il inventait de telles choses. Plus jeune, il avait raconté à sa maitresse que son oncle avait tué sa femme, ce qui était n importe quoi, évidemment. Il a toujours eu besoin de se rendre intéressant...
      - Question 3 : avez-vous déjà fait suivre Tim par un pédopsychiatre pour surveiller sa fragilité émotionnelle ? Non, jamais, je ne pensais pas que c était très utile. En même temps, je ne faisais pas vraiment attention à lui. Pour moi, il était différent, fragile, impulsif, mais bon, pas de quoi en faire toute une histoire !