Cycles Kondratieff
Nikolaï Kondratieff (1892-1938)
L'activité économique est marquée par des cycles longs de 40 à 60 ans qui reflètent les étapes de l'accumulation du capital qui caractérise le capitalisme : l'usure, le remplacement et l'extension des biens capitaux.
A partir de l'étude de diverses séries statistiques portant sur les prix, les taux d'intérêt, les salaires, l'énergie, la production de minerais et sur le commerce extérieur, Kondratieff décèle des mouvements cycliques de l'activité d'une d'une durée moyenne de 50 ans. A une période d'expansion durant laquelle les prix et la production augmentent succède une récession caractérisée par le phénomène inverse.
Il constate aussi que les phases d'expansion coïncident avec une "application industrielle massive des inventions de la période précédente", accompagnées de chocs politiques tels que des guerres ou des révolutions.
A partir d'une étude de nature empirique, Kondratieff va construire un schéma théorique. Situant son analyse dans un cadre réel, il explique les mouvements longs de l'activité à partir d'un cycle de l'investissement à long terme. Le développement de nouvelles infrastructures (telles que les chemins de fer) nécessite de très lourds investissements à l'origine de larges opportunités de profit. L'accumulation du capital crée les conditions d'une nouvelle vague d'expansion qui se prolonge jusqu'au point où l'augmentation des prix et la cherté des capitaux bloquent tout investissement. S'installe alors une phase de dépression marquée par la baisse des prix et de la production mais aussi par l'expérimentation de nouveaux procédés techniques capables d'abaisser les coûts. Le besoin de renouveler les infrastructures et l'application industrielle des inventions développées pendant la phase baissière créent les conditions d'une nouvelle phase d'expansion.
C'est à partir des travaux de Kondratieff que Schumpeter va construire sa théorie de l'évolution économique qui place le progrès technique au centre des mouvements longs de l'économie.