Coopération miliatire : Des accords de défense, signés au moment des indépendances, donnent le cadre de la coopération militaire entre la France et divers pays africains. Ces mêmes accords empiètent parfois largement sur le terrain économique dans leurs annexes et sont souvent complétés par des accords spéciaux31, tenus secrets.
Par exemple, l'Accord de Défense entre les Gouvernements de la République française, de la République de Côte d'Ivoire, de la République du Dahomey et de la République du Niger32 du 24 avril 1961, établit l'installation de forces militaires françaises dans ces trois pays, leurs facilités de circulation et d'utilisation des infrastructures et évoque des « Accords spéciaux » aux termes desquels ces trois pays peuvent demander l'aide de la France en matière de défense. La deuxième annexe de cet accord de Défense, concernant les « matières premières et produits stratégiques » (hydrocarbures, uranium, lithium...), stipule que ces mêmes pays, « pour les besoins de la Défense, réservent par priorité leur vente à la République française après satisfaction des besoins de leur consommation intérieure, et s'approvisionnent par priorité auprès d'elle » et « lorsque les intérêts de la Défense l'exigent, elles limitent ou interdisent leur exportation à destination d'autres pays ».
En 2008, le président Nicolas Sarkozy décide de fermer les bases françaises situées en Afrique. Le 43e BIMa, stationné à Port-Bouët, Abidjan est dissous en 2009, la base aérienne 160 Dakar-Ouakam est fermée en 2011, Les Forces françaises du Cap-Vert (FFCV) sont dissoutes et les Éléments français au Sénégal sont créés. Il reste alors deux bases militaires françaises dans des pays africains (forces prépositionnées) situées à Djibouti et Libreville en plus de celles situées sur les territoires français de Mayotte et de La Réunion. Néanmoins, la présence militaire française reste importante au Tchad (opération Épervier) et en Côte d'Ivoire (opération Licorne). La France apporte également un soutien à la FOMUC en Centrafrique (opération Boali) et maintient un contingent de deux cents soldats à Bangui34. La fermeture des bases ne modifient donc pas l'effectif et le coût des forces présentes en Afrique35.
En 2011, le président français Nicolas Sarkozy engage la France dans l'intervention militaire en Libye avec l'opération Harmattan. Même s'il affirme la volonté d'« africaniser » les règlements des conflits internes au continent, son successeur, le président François Hollande s'implique à deux reprises dans des conflits africains, en janvier 2013 lors de la guerre du Mali (opération Serval) et en décembre 2013 dans la troisième guerre civile de Centrafrique (opération Sangaris) 36. L'opération Barkhane, menée au Sahel par l'armée française est lancée le 1er août 2014, et prend la suite des opérations Serval et Épervier.
En septembre 2014, le dispositif militaire au Gabon est allégé et les Éléments français au Gabon sont créés.
À la suite de l'évolution du contexte sécuritaire en Côte d'Ivoire, les accords de défense sont rénovés en 2012. Ils sont adoptés après vote de l'Assemblée nationale ivoirienne en 2014 : la force Licorne est remplacée le 1er janvier 2015 par les forces françaises en Côte d'Ivoire (FFCI)37.
Au 1er janvier 2017, la présence militaire française reste donc importante et elle est composée des forces françaises à Djibouti (2 000 hommes), des forces françaises en Côte d'Ivoire (450 hommes), des Éléments français au Gabon (900 hommes) et des Éléments français au Sénégal (300 hommes).