3: De l’Europe napoléonienne aux empires restaurés (1815)
Introduction
Impossible de restaurer totalement l’Ancien Régime de par l'héritage révolutionnaire. Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes bafoués, aristocratie gouverne
1815 : intense réflexion politique, « concert européen ». Pour certains, début du droit et de la sécurité internationale
Comment les contemporains percevaient-ils le concert européen? Peut-on véritablement restaurer un ordre ancien? Que reste-t-il de l'expérience révolutionnaire et napoléonienne après 1815?
I - L'Empire napoléonien
B - La conquête de l'Europe
C - Collaboration et résistances dans l'Empire
A - Un pouvoir personnel
Contexte troublé et instable du Directoire. Coup d’Etat du XVIII Brumaire en 1799, instauration du Consulat
II - La réorganisation de l'Empire
A - Vienne, capitale de l'Europe
Grand rassemblement. Dynasties occidentales reprennent le pouvoir (Autriche, Prusse, Russie, Bretagne)
B - L'Europe redessinée
C - Le "système des congrès": l'Europe sous surveillance
Nombreux autres congrès internationaux pour répondre aux tensions (1818 Aix-la-Chapelle 1819 Carlsbad 1820 Troppau 1821 Laybach 1822 Vérone)
III - Une restauration incomplète: le cas français
A - Le moment de 1814-1815
B - Une monarchie constitutionnelle
C - La réaction des "ultras" au début des années 1820
Napoléon: Corse, filiation révolutionnaire. Célébrité avec les guerres d’Europe ; après 1795, légitimité grandissante. Conquête égyptienne l’auréole de gloire : fait de la com
Les « masses de granit » : valeur révolution + ordre (nouvelles institutions, bureaucratie centralisée, contrôle de la population par l’Etat, reconstitution d’une noblesse impériale)
Modèle hybride: « Le pouvoir vient d’en haut, la confiance vient d’en bas » : cristallisation du paradoxe. Exemple du suffrage, presque universel mais indirect : pouvoir capté par une élite
Grands nombres de réformes (économique et financière, religieuses, juridique)
Volonté expansionniste pour établir d’une monarchie universelle
Germes de la guerre totale (valeurs militaires magnifiées, longue durée, populations impliquées, conception de l’ennemi à anéantir mobilisation des ressources humaines et économiques)
Forte implication de la population, qui frappe l’Europe
Disparition du Saint-Empire germanique en 1806 ; idée d’une transmission de la dignité impériale entre les grands empires
Organisation de l’Empire :130 départements, Etats satellites pour la famille de Napoléon, puissances alliées, Etats soumis qui attendent de relancer les oppositions)
Exportation des principes de la Révolution (Code Napoléon, abolition privilèges et droits féodaux)
Par l’oppression, éveil du nationalisme ; insurrections locales, réussies ou non (Haïti, Espagne)
Intérêt de certaines élites et groupe, résistances fortes
Campagne de Russie en 1812 signe la fin des ambitions napoléoniennes
Figures importantes (Chancelier Metternich, Charles Robert de Nesselrode, Lord Castlereagh, Talleyrand)
Rassemblement aristocrate, soulagement après période d’exil. Décisions accélérées avec le retour de Napoléon
Refondation du pouvoir sur le principe de la légitimité dynastique (Bourbons, Bragance, Maison de Savoie Piémont-Sardaigne, Pape)
Nombreux problèmes quant au partage de l’Europe (Pologne absente, Italie divisée, Prusse prédomine dans les territoires germaniques, Confédération germaniques très morcelée). Rapport de force entre Autriche et Prusse
Fin le 9 juin 1815 : contenir les velléités hégémoniques françaises. Second traité de Paris après le congrès, plus dur
Emprise anglaise sur les négociations viennoises : Pax Britannica ( défense de ses intérêts libéraux, affirmation d’une puissance coloniale et maritime, rôle d’arbitre). Tensions sociales internes, économiques et politiques (forte dette)
Répression des mouvements libéraux (allemand : Les Burschenschaften et la fête de la Wartburg (18 octobre 1817))
Assurer la légitimité monarchique
La « Sainte Alliance », archétype de l’Ancien Régime. « Quadruple Alliance » : forme d’encadrement territorale
Jusqu’en 1818, 2/3 du territoire occupé par puissances étrangères ; tensions
Dictionnaire des girouettes : personnalités politiques retournant leur veste, comme Talleyrand
Incertitude : instabilité depuis 25 ans
Pays fortement divisé lors du retour des Bourbons, appelés par les puissances étrangères. Seconde terreur blanche, été 1815, contre les bonapartistes et anciens révolutionnaires)
Système bicamérale, liberté fondamentales, catholicisme comme religion d’Etat
Election de la « chambre introuvable » en 1815, plus royaliste que le roi : mise en place de la terreur légale, est dissoute en septembre 1816
Référence explicite à l’expérience de 1791 : rapports entre le souverain et la nation redessinés
Nombreuses lois (Laîné, Serre, Gouvion-Saint-Cyr)
Mesures ultra : censure, contrôle de la presse, concentration des pouvoirs dans une petite minorité
Charles X : nouvelle Restauration (pensée contre-révolutionnaire, alliance entre le trône et l’Autel, indemnisation des aristocrates exilés, liberté sous contrôle)
Conclusion
Répercussions de long terme :
- Plusieurs conceptions de l’idée européenne
- Libéralisme anglais et début de la « Pax Britannica »
- Coalition des oppositions et le réveil du libéralisme en Europe du sud
Mémoire longue et legs multiples de la phase révolutionnaire et napoléonienne :
-Nostalgie de l’empire cf romantisme
-Modèle réformateurs étatique = modernisation impulsée par Napoléon
-Résistance au « dictateur européen » + essor des revendications nationales
Equilibre des puissances après 1815, monarchies universelles
Evolution du sens d’Empire et Nation: Ambiguïté en faveur de Napoléon : modèle hybride, entre libéralisme (valeurs révolutionnaires) et conservatisme (Empire), la « monarchie universelle »