L’école et la famille
Dans l’espace familial, même s’il a un rang et une place qui le spécifie, l’enfant est d’abord mis en situation de mesurer ce qu’il partage avec les autres membres de la fratrie (traditions, rites, histoires de famille…). Il fait l’expérience du même, il s’éprouve et veut s’éprouver comme semblable. Parce que la famille est d’abord un lieu d’identification culturelle et de transmission de savoirs pratiques, la mimésis y joue ici un rôle central.
(Empl 1090-1093).
l’École, les apprentissages sont plus distanciés et raisonnés. L’enfant, en tant qu’élève, se trouve immergé dans des interactions langagières complexes et dans des situations sociales multiples et variées (entraide, comparaison, rivalité, conflit…). Il apprend à relativiser certains choix et à en affirmer d’autres qu’il estime originaux et importants. L’École le confronte à l’irréductible pluralité des points de vue et à la coexistence du multiple. Après s’être appréhendé sur le mode du « un comme les autres », il se saisit dorénavant comme « un parmi les autres ». Unité et unicité réunies lui permettent de se réfléchir, maintenant, comme un sujet singulier. Primauté de l’activité, relations régulées par des règles et des institutions, expérience de la singularité : telles sont les lignes de force qui donnent sens à la socialisation scolaire et la différencient de la socialisation familiale.
(Empl 1094-1100).