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La Main coupée de Blaise CENDRARS, en 1946 (Un récit de guerre ancré dans…
La Main coupée
de Blaise CENDRARS, en 1946
Introduction
Blaise Cendrars participe à la WW1 et a perdu sa main pendant l'offensive de Champagne le 28 septembre 1915. Il publie 4 autobiographies dont
La main coupée
en 1946. Ces autobiographies sont divisées en chapitres, dressant un portrait ou narrant un événement marquant de la vie de l'auteur. Dans l'extrait que nous avons étudié de
La main coupée
, le chapitre se nomme
Le lys rouge
. Ce passage clé du roman décrit l'apparition mystérieuse d'un avant bras coupé qui semble tomber du ciel. On se demande alors si la description de cette scène de guerre est réaliste.
Tout en embellissant et en poétisant la scène
Une ambiance détendue
"le bon coin", "paisiblement" "huttes de feuillages et dressé des tentes", "souvenir d'une robinsonnade" (aventure dans la forêt, connotation agréable) => contraste avec les obusiers, combat à 2.5km, ambiance vacance
"nous étions assis dans l'herbe haute" : certain temps que pas de guerre car herbe pousse. "herbe haute cachait nos barbelés" => invasion de la nature, destruction des symboles de la guerre
"fauché" "fané" => activités agricoles remplacent activités militaires
longues phrases avec répétitions / imparfait, plus que parfait => impression de lenteur, de durée, valeur durative
"RAS" et "il ne s'y passait jamais rien"
Nature
4 compléments circonstanciels de lieu (l.4) => endroit flou préservé des combats
"une belle journée de juin", "ciel tendre", "soleil doux", "herbe printanière", "abeilles, papillons" => phrases courtes, instant T (comme une photo), gradation, paysage idyllique
même les mouches sont belles car "bleues"
Poétisation de l'horreur même
"grande fleur épanouie, lys rouge", "fouissait le sol", "pour y prendre racine et dont al tige sanglante se balançait doucement" => comparaison qui commence par le comparant (la fleur).
de la fleur au lys => de plus en plus précis.
"grande" et "épanouie" => fleur associé à la beauté et à la noblesse, symbole de la royauté
couleur rouge => jolie
métaphore filée avec les doigts qui prennent racine, la sève, la tige comme une fleur => quelque chose de mélioratif
Pour dépasser un traumastisme
Dénonciation de la guerre
horreur de la guerre: main coupée (comme gueules cassées avec les amputations)
insistance sur le sang "rouge", "sang","ruissellant" (dimension hyperbolique), "tige sanglante" (idée de mouvement), "sang qui coulait comme la sève" (sans arrêt),
Traumastisme des hommes
"index pointé", "pousser des cris comme un chien qui crie à la mort" (animalisation des soldats), "bredouille", "oh" => le plus marqué est Faval
"les hommes devenaient fous", "ta gueule, salaud" => ça énerve les autres
Un récit de guerre ancré dans la réalité
Expérience personnelle
"je" (l.2)+ éléments autobiographiques "j'en ai gardé"/ "souvenir" => récit de quelque chose de vécu
passé composé "ai gardé" => temps qui rapproche du présent
engagement dans la WW1 et a vraiment perdu son bras => traumatisme vécu en légion étrangère
blessure similaire "bas droit coupé au dessus du coude"
Réalité du contexte historique et géographique
géographique
: "Breuvaignes", "Roy", "Thillery" = villes de la Somme, proches les unes des autres => contexte précis, réel. Bataille de la Somme : bataille capitale du conflit "Vimy" => lieu où ils ont perdu leur cuistot, ancien front
historique
: arrivée du téléphone dans les tranchées, "obusiers", "taper", "barbelés", "boches", "crête de Vimy", "aéroplane", "coup de canon", "explosion", "secteur", etc => termes militaires qui ancrent le récit dans une réalité historique
Les hommes et leur language
noms des soldats "Garnéro", "Faval" => véritables soldats
termes familiers dans le dialogue "espèce d'idiot", "à la soupe", "ta gueule, salaud" => réalisme
"boches", "au diable vauvert", "pinard"
Description réaliste de l'avant bras
"un bras droit sectionné au dessus du coude", "sanginolant", "sang"
Ouverture :
autre texte du corpus
"A l'ouest, rien de nouveau" de Erich Maria Remarque => mêmes types de phrases