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DIDEROT, "le discours du vieillard" (I. Un réquisitoire contre…
DIDEROT, "le discours du vieillard"
I. Un réquisitoire contre les méfaits de la civilisation européenne
A) ...................................
dénonciation de la colonisation cf. ch. lex. du pillage : « égorger », « corrompus », « vils », « chef des brigands », « le vol de toute une contrée ».
négation restrictive "tu ne peux que nuire à notre bonheur"
tableau réaliste de la violence et des cruautés des Européens
« fureurs », « féroce », « égorgés », « teintes de votre sang », « vengé », « vol », « t’emparer comme de la brute », « jetés », « pillé », « saisi et exposé aux flèches ».
rythmes ternaires : « vous enchaîner, vous égorger, ou vous assujettir » ; « aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux ».
B) ...................................
vocabulaire très péjoratif : « ambitieux », « méchants », « vices », « corrompus », « vils », « brigands ».
L’omniprésence de déterminants et de pronoms possessifs : « Ce pays est à
nous
», « du
tien
et du
mien
», «
Nos
filles et
nos
femmes », «
votre
sang », « dans
notre
terre le titre de
notre
futur esclavage ». + l. 18 à 23 : phrases brèves, avec des rythmes binaires + chiasme «
Elles
sont devenues folles dans
tes bras
. /
Tu
es devenu féroce
entre les leurs
» (l. 21).
champ lexical de l’esclavage : « enchaîner », « assujettir », « servirez sous eux », « t’obéissent », « nous asservir » + polyptote « esclave » , « esclavage ».
antithèse entre liberté et esclavage cf. les parallélismes : « Nous sommes libres ; // et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage » ; « Ce pays est à nous. // Ce pays est à toi ! » ; « Tu n’es pas esclave : tu souffrirais la mort plutôt que de l’être, // et tu veux nous asservir ! »
C) ...................................
expression péjorative renforcée par l’adj. antéposé « méprisables bagatelles » + disproportion de la réaction « tu as projeté au fond de ton cœur le vol de toute une contrée ! »
expression péjorative renforcée par l’adj. antéposé « inutiles lumières »
termes qui connotent l'inutilité : « factices », « commodités » + oxymore « besoins superflus ».
ch. lexical de l'agitation : « t'agiter, te tourmenter ».
II. L'éloge de la vie tahitienne
A) ..................................
deux affirmations juxtaposées : « Nous sommes innocents, nous sommes heureux ».
comportement hédoniste
: « Quand jouirons-nous ? ».
doctrine philosophique grecque selon laquelle la recherche du plaisir et l'évitement du déplaisir constituent l'objectif de l'existence humaine
« Tout est à tous » (l.4) : construction symétrique de la phrase + paronomase ; déterminants possessifs à la 1ère p. du PL « nos filles » « nos femmes »
le comparatif de supériorité « nos moeurs [...] plus sages et plus honnêtes que les tiennes »
B) ..................................
« nous sommes libres » écho à « Nous sommes innocents, nous sommes heureux ».
question rhétorique : « Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas défendre sa liberté et mourir ? », sorte de défi.
« Le Tahitien est ton frère » + notion de lien indéfectible entre les hommes (« Vous êtes deux enfants de la nature ») + notion de respect « nous avons respecté notre
image en toi ».
exemple pour prouver que sa communauté applique ces principes en rappelant l’accueil que les Tahitiens ont réservé aux Européens cf. les questions rhétoriques + la réponse (l. 36-39)
« Vous auriez un moyen d'échapper à un funeste avenir, mais j'aimerais mieux mourir que de vous avoir donner le conseil. Qu'ils s'éloignent, et qu'ils vivent » : périphrase, refus de la violence.
C) ..................................
ch. lexical de la nature : « morceau de bois » ; « rive » ; « la nature » ; « terre » ; « côtes » ; « pierres » ; « champs » ; « animaux » ; « cabanes ».
rythme binaire + anaphore : « Lorsque nous avons faim, nous avons de quoi manger ; lorsque nous avons froid, nous avons de quoi nous vêtir ».
chiasme : « Quel droit as-
tu
sur
lui
qu’
il
n’ait pas sur
toi
? ».
opposition entre le « repos » et « l’agitation » perpétuelle des peuples dits civilisés cf. « rien ne nous paraît préférable au repos » + « laisse-nous reposer » VS. « va dans ta contrée t’agiter, te tourmenter ».
inversion, idée d'abondance : « Tout ce qui nous est nécessaire et bon nous le possédons. »
III. Une stratégie argumentative efficace
A) ..................................
1ère partie : jeu d'opposition entre « vous » et « eux » : « un jour vous les connaîtrez mieux », « aussi malheureux qu'eux », « vous servirez sous eux » et en face « ils » désignent les « hommes ambitieux et méchants » --> adresse aux Tahitiens.
2ème partie : le pronom « nous » désigne le vieillard et les Tahitiens VS. le pronom « tu » désigne le chef de ces « brigands ». Opposition très nette : « tu ne peux que nuire à notre bonheur ». --> adresse à Bougainville.
nombreux parallélismes tout au long du texte
B) ..................................
ponctuation forte et expressive cf. nombreuses phrases exclamatives et interrogatives du vieillard : « Pleurez, malheureux Tahitiens ! », « O Tahitiens ! ô mes amis ! », « qui es-tu donc, pour faire des esclaves ? Orou ! », « Ce pays est à toi ! et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? »
accumulation des questions rhétoriques : « Tu es venu ; nous sommes-nous jetés sur ta personne ? avons-nous pillé ton vaisseau ? t’avons-nous saisi et exposé aux flèches de nos ennemis ? t’avons-nous associé dans nos champs au travail de nos animaux ? »
emploi de l’impératif et les interjections et apostrophes injurieuses : « Et
t
oi, chef des brigands qui
t
’obéissent, écar
t
e promp
t
ement
t
on vaisseau de no
t
re rive » ; « Va dans
t
a con
t
rée
t
’agi
t
er,
t
e
t
ourmen
t
er
t
ant que
t
u voudras [...] ne nous en
t
ê
t
e ni de
t
es besoins fac
t
ices, ni de
t
es ver
t
us chimériques » + allitérations et phrases brèves qui créent un rythme saccadé.
C) ..................................
constats fondés sur des observations, ce qui est marqué par l’emploi du passé composé : « tu as tenté (l.13)», « tu nous as prêché (l.13) », « tu es venu (l.15) », « Elles sont devenues (l.15-16)», « Elles ont commencé (l.16)»
le vieillard invite les européens à se mettre à la place de l’autre : cf. symétrie Symétrie « Ce pays est à nous » / « Ce pays appartient aux habitants de Tahiti » et plus loin « Nous sommes-nous jetés sur ta personne ? », « T’avons-nous saisi et exposé aux flèches ? »
inversion ironique : les prétendus civilisés sont barbares et les sauvages sont civilisés cf. supériorité des européens remise en cause dans la double négation « Tu n’es ni un dieu ni un démon » + antithèse « Nous ne voulons point troquer ce que tu appelles notre ignorance contre tes inutiles lumières. »
Comment Diderot critique-t-il la civilisation européenne dans ce discours
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