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LE SUJET ET LA CONSCIENCE (De quelle certitude le sujet peut-il être…
LE SUJET ET LA CONSCIENCE
De quelle certitude le sujet peut-il être conscient?
Dans
Le Discours de la méthode
et
Les Méditations métaphysiques
, Descartes (XVIIe) cherche à savoir de quelle connaissance pouvons-nous prétendre être certains
Pour élaborer la connaissance, l'homme dispose de trois moyens
L'intuition sensible
Aucun ne sont fiables
L'intuition sensible peut toujours me tromper et générer en moi des illusions
En visualisant ce qui n'est pas immédiatement présent dans mon environnement, je peux déformer la réalité
Lorsque je raisonne, je peux commettre des erreurs
Comment faire pour accéder à une certitude?
Dans sa 2e
Méditation métaphysique
, Descartes explique qu'il faut douter de tout. Sa méthode peut être caractérisée de 3 façons
Provisoire
: le doute n'est pas une fin en soi, ce n'est qu'un moyen, une étape de la réflexion
Le
septicisme
est un courant philosophique grec du IVème siècle avant J.-C. fondé par Pyrron d'Elis. Selon cette doctrine, la vérité absolue reste inaccessible l'homme si bien qu'il est nécessaire de toujous douter de tout. C'est le doute sceptique.
Méthodique
: il est appliqué de manière rigoureuse en respectant une certaine logique
Hyperbolique
: il va jusqu'à douter de sa propre existence
A ce moment, à quelle certitude Descartes parvient-il à acceder?
Puisque tout à été soumis à l'épreuve du doute, il apparaît que tout est douteux. Or, au moment même où je doute de tout, une vérité dont je ne peux pas douter surgit, c'est que je doute. Ce qui est la preuve que je suis entrain de penser
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C'est l'ensemble des moyens grâce auxquels on est en mesure de percevoir notre environnement
L'imagination
: c'est la faculté de penser au travers d'images : l'esprit est capable de visualiser ce qui n'est pas immédiatement présent dans notre environnement.
Créatrice
: nous permet de visualiser des choses que l'on a jamais perçus, formées à partir d'éléments différents antérieurement perçus
Reproductrice
: nous remémore ce que l'on a précédemment perçu
L''exemple du chiliogone (pentagone à 1000 côtés) de Descartes dans
Les Méditations métaphysiques
illustre le caractère limité de l'immagination
La raison
Au travers de ce raisonnement, Descartes parvient à établir que c'est en doutant qu'on à la possibilité de découvrir qu'on existe comme être pensant. Le sujet, c'est celui qui accède à la conscience, à la connaissance de soi.
Cependant le contraire n'est pas forcément vrai. Il faut alors comprendre comment la connaissance de chaque sujet se structure. N'est-ce pas par la présence des autres sujets qui m'entourent que je vais pouvoir me développer et me structurer en tant que sujet?
Seul le sujet peut être réelement conscient
Conscience
: condition grâce à laquelle on est en mesure de connaître, de savoir plus ou moins clairement ce qui se passe en nous et autour de nous
Implicite : on n'est jamais réellement conscient et on a jamais le même degré de conscience. On passe par différents états de conscience.
Le niveau spontané
: nous offre la possibilité de se connecter avec le monde, il s'enclenche dès que l'on se réveille.
Pour agir de manière consciente et autonome il faut d'abord être conscient
Seuls les sujets en sont capables, c'est comme cela qu'on les reconnait
Pensées
, Blaise Pascal (XVIIe) : "l'homme est un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant"
L'homme n'a pas de grandes capacités physiques, mais ce qui fait sa force c'est sa capacité à penser. Cette capacité à prendre conscience de soi lui permet d'accéder à la finitude, ce qui est source d'une angoisse que seul lui connait.
Finitude
: capacité qu'a l'homme à prendre conscience du caractère fini de l'existence : par la conscience qu'il a de lui même, l'homme sait qu'il est mortel
Donc rien n'est connaissable sans l'action de la conscience. En effet, comment pourrions nous prévoir quelque chose si nous ne sommes pas conscient.
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Le niveau réfléchi
: la pensée devient l'objet de la réflexion ce qui permet à l'homme d'accéder a une certaine connaissance de son moi
Etymologie : cum-sciencia = avec la science
L'influence des groupes sociaux sur la constitution de la conscience du sujet
Le sujet, c'est celui qui pense par lui-même. Cependant cette capacité n'est pas indépendante du milieu dans lequel il évolue. Sa conscience est le résultat d'un certain déterminisme social
Déterminisme
: aussi appelé principe de causalité, selon lequel certains effets seraient nécessairement liés à certaines causes si bien qu'a chaque fois que les mêmes causes sont réunies, on est en mesure de prévoir les effets qui s'en suivent
Groupe social
: structure construite par un ensemble d'individus partageant les mêmes idées et qui visent le même objectif
Déterminisme social
: notre conscience et notre comportement serait le fruit de l'influence qu'a eut sur nous notre groupe social
Chaque groupe s'appui sur des
stéréotypes
qui correspondent à une façon d'être et de penser qu'il impose à ses membres
Un individus qui désobéit à ce modèle prend le risque d'être sanctionné puisqu'il apparaît comme une menace pour la pérennité du groupe.
La société est coercitive car elle modèle la conscience des sujets afin qu'ils agissent et qu'ils pensent dans le sens de ses valeurs tout en cherchant le plus possible à limiter la marginalisation pour préserver un certain consensus social
Celui qui refuse la norme sera dont
marginal
, il se soumet en fait à d'autres normes d'autres groupes sociaux puisqu'on se caractérise soit par imitation, soit pas opposition par rapport aux autres. Chaque conscience ne serait alors que le reflet du modèle qui s'impose à nous
L'
intersubjectivité
c'est la relation à l'autre. C'est là où la conscience de chacun va pouvoir se développer car la conscience de soi se bâtit au contact d'autrui.
Norme
: déterminée à partir des stéréotypes de chaque groupe, elle est tout à fait relative puisqu'elle varie en fonction du lieu ou de l'époque et qu'elle correspond à ce qui se manifeste le plus fréquemment et non pas par ce qu'il y a de mieux
Les modèles culturels façonnent les conscience au travers de leurs normes ce qui nous amène à constater le caractère illusoire de l'aspect personnel de notre conscience
Une conscience sans modèle c'est une conscience vide, qui n'est pas humaine.
Dans le film
L'Enfant sauvage
, Truffaut met en image les notes du médecin Jean Itard qui, vers 1800, essaie de socialiser une enfant "sauvage" de 10 ans. Après 10 ans de travaux, cette tentative s'avère décevante
Mais cela ne permet pas d'admettre que le sujet est toujours pleinement conscient de ce qu'il est et de ce qu'il fait. Il va donc peut-être falloir envisager qu'il existerait une part d'inconscient sur laquelle nous n'aurions aucune prise. Si tel est le cas, il faudra probablement nuancer l'idée selon laquelle la conscience est ce qui caractérise le sujet de façon essentielle