« Judtih Ouko, assistante sociale Quand les « survivantes » reviennent de leur communauté, mon rôle est de les aider à raconter leur histoire. Certaines d'entre elles ne sont même pas en mesure de parler. Alors je dois créer un environnement qui leur permette de libérer leur parole et de dire ce qui s'est passé exactement. Après cela, nous pouvons les aider à comprendre certaines des réactions traumatiques qu'elles pourraient rencontrer et aussi les soutenir pour les surmonter. Nous réalisons une sorte d’éducation psychologique sur les émotions qu'elles pourraient ressentir, pour s'assurer que, même quand elles sont à la maison, elles n’aient pas l’impression que c'est anormal, ou qu'elles vont devenir folles. Je les soutiens afin de «normaliser» leurs ressentis et leurs craintes. Sur un plan médical, nous devons aussi savoir si nous avons besoin d’adapter rapidement notre réponse médicale. La plupart du temps, nous recevons des patientes qui ont été agressées depuis moins de 72 heures. Ensuite, j'explique quels médicaments nous allons leur prescrire et les mesures préventives que nous allons prendre. Puis, je leur propose de faire le test du VIH, si elles sont d’accord. Enfin, je les conseille pour leur traitement, selon les médicaments qu’elles doivent prendre, je les aide également à comprendre ce que cela implique, pour que le traitement soit efficace. » p.2